10/06/2008

Le Fromage Du Gastronome En Culotte Courte

Alors qu'il était encore enfant, le dénommé Johannes Chrysostomus Wolfgang Theophilus entreprit avec son père une tournée de représentations et d'étude au cours de laquelle il éblouit les cours européennes de son incroyable talent de concertiste prodige. En Italie, notamment, où il voyagea très tôt, dès l'âge de douze ans, Johannes Chrysostomus Wolfgang Theophilus se bâtit une belle réputation... mais pas forcément pour les raisons que l'on croit...
A cette époque, en 1768, la pizza n'était pas encore le plat varié que l'on connait aujourd'hui. On commençait en fait tout juste à étudier la possibilité d'agrémenter sa pâte de divers ingrédients. Et, pour revenir à nos moutons, le jeune musicien, homme de goût, avait pris l'habitude d'exiger, dans les restaurants où il passait, qu'on ornât sa pizza de mozzarella.
La mozzarella entrait si peu souvent dans la composition traditionnelle du plat qu'il devint habituel que, reconnaissant le jeune prodige lorsqu'il franchissait les portes de leur établissement, les restaurateurs italiens s'écriassent : "mozzarella!" afin de prévenir le pizzaïolo qu'il allait lui falloir prévoir incontinent le rarissime ingrédient.

Johannes la préfère aussi sans olive

Or donc, l'habitude fut prise d'ainsi saluer l'arrivée de Johannes Chrysostomus Wolfgang Theophilus, à tel point même que l'on commença à le faire en dehors des établissements de restauration. A chacun de ses voyages en Italie, tout au long de son existence, on s'exclama "mozzarella" sans plus savoir quelle était l'origine de cette amusante habitude. Et comme cette histoire de pizza tomba bientôt aux oubliettes, la jeune génération entendit tout autre chose dans cette exclamation. On comprenait à présent : "Mozart est là !"
Et voilà donc comment une banale lubie gastronomique donna au plus grand compositeur de tous les temps le nom sur lequel les générations futures allaient bâtir tout un culte mélomane.
Oui, les facéties de l'Histoire sont nombreuses et nous aimons vous les narrer. Ainsi, la semaine prochaine, vous apprendrez comment un autre compositeur, un certain Ludwig, acquit son nom en fréquentant les abords des écoles de la bonne ville de Bonn, vêtu seulement d'un imperméable...



Syd Matters - It's A Nickname

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois qu'il est survenu quelque chose de symétrique à mon oncle, Anselme Nutte, qui réclamait systématiquement de la pâte à tartiner aux noisettes sur ses crêpes.
Et à l'un de ses voisins, Jean-Mi Cuisine, qui ne mangeait que sur des plans de travail en formica écru.

Bruce... votre érudition me bouleverse. Accepteriez-vous d'animer une rubrique pour "Un cri dans les bois" afin d'éclairer mon humble auditoire ?

Bruce a dit…

En général, lorsque Bruce crie dans les bois, tout le monde se sauve.

Anonyme a dit…

pour le blind-test, c'est ardu.
J'aurais bien dit "Inlets" (ça y ressemble immensément) mais ça me semble peu probable.

Jen a dit…

Pour le blind : Syd Matters - "It's a nickname" me semble-t-il.

J'ai hâte d'entendre la fabuleuse aventure de ce ludwig et de son imperméable !

Bruce a dit…

Point d'Inlets (que Bruce ferait peut-être bien d'aller écouter).

Pourtant Bruce pensait que ce BT serait très simple.
Le Chevreuil ferait bien d'appeler ses petits amis à la rescousse en aboyant (puisque c'est ainsi que l'on dit du Chevreuil) dans son petit bois...

Bruce a dit…

Mademoiselle Jen, Bruce laissera votre imagination créer l'image mentale que vous voulez pour illustrer l'histoire de Ludwig. Bruce passera très bientôt à un sujet plus exotique.

En attendant,vous marquez un point.

Anonyme a dit…

Autre anecdote le concernant :

Le Miserere d'Allegri est un célèbre chant catholique. Uniquement joué lors de la Semaine sainte aux XVIIe et XVIIIe siècle dans la Chapelle Sixtine, son manuscrit était tenu secret par le Vatican. Mais en 1770, Mozart, alors âgé de 14 ans, assista à la messe de Pâques et grâce à son génie et son oreille absolue, parvint de mémoire à reproduire l'intégralité du Miserere sur partition.

L'Eglise catholique interdisait à ses musiciens de retranscrire le Miserere ou de le jouer ailleurs, sous peine d'excommunication. Mozart sera accusé d'avoir volé le manuscrit, car il semblait inconcevable qu'un adolescent de 14 ans ait pu le retenir et le retranscrire de mémoire. Suite à la publication du manuscrit en 1771, l'interdiction papale sera levée.